L’Initial Public Offering (« introduction en bourse » en français) est une opération financière grâce à laquelle une société peut ouvrir son capital sous la forme d'actions vendues aux investisseurs sur un marché boursier.
Une IPO est une opération particulièrement longue et complexe à mettre en place. Seules les sociétés dégageant un chiffre d'affaires conséquent peuvent y prétendre.
En 2015, 41 sociétés ont été introduites sur les marchés parisiens Euronext et Alternext et 4,6 milliards d’euros de fonds levés contre 4,4 milliards en 2014.
IPO : avantages et contraintes
Pour une société, s’introduire sur un marché financier présente de nombreux avantages, mais aussi des contraintes.
Parmi les principaux avantages, on relève :
- un effet notoriété ;
- le financement de la croissance grâce à des capitaux frais ;
- la consolidation des fonds propres ;
- une diversification des sources de financement.
Parmi les principales contraintes, on note :
- une obligation de transparence périodique des comptes de l'entreprise ;
- la surveillance des autorités de marché ;
- le coût lié à l’IPO ;
- les écarts de cotation du titre qui, une fois introduit sur le marché, peut connaître des mouvements d’amplitude déstabilisants pour le management.
Préparation d’une IPO
Avant de se lancer, une entreprise doit faire plusieurs choix. À commencer par celui du marché sur lequel elle peut s’introduire : Euronext ou bien Alternex, une plate-forme de négociation dédiée aux valeurs moyennes.
Parmi les principaux critères différenciant ces deux marchés, on peut notamment citer une information financière plus contraignante sur Euronext que sur Alternext ainsi qu’une « distribution » minimale de titres d’au moins 5 milliards d’euros pour le premier segment de marché contre 2,5 milliards pour le second.
Bon à savoir : en 2015, 22 introductions se sont déroulées sur Euronext Paris et 19 sur Alternext. D’après les chiffres de KPMG, 4,4 milliards d’euros ont été levés sur Euronext contre 121 millions sur Alternext.
La société candidate à l’IPO doit ensuite s’entourer d’un certain nombre de conseillers (banque d’investissement, experts-comptables et commissaires aux comptes, avocats, etc.) ainsi que d’un « listing sponsor » qui la conseillera notamment quant à ses obligations d’information et de publicité financière.
Elle peut aussi s’assurer des services d’un « apporteur de liquidités » qui s’engagera à assurer la présence permanente d’une fourchette de prix et de titres dans le carnet d’ordre, bref à favoriser la bonne fin capitalistique de l’IPO.
Bon à savoir : dans une IPO, on distingue deux types de frais : ceux liés à l’ensemble des intervenants cités plus haut (banquier, « listing sponsor », etc.) et ceux indirects, résultant de la « structuration » interne (financière et juridique) de la société.
À titre indicatif, la commission du « listing sponsor » est évaluée à 2 % du montant des fonds levés (+ un abonnement annuel), celle du prestataire de services d’investissements (par exemple une banque-conseil) se situant autour de 2,5 %.
La société doit enfin préparer sa candidature (« due diligence », production des avis de marché, etc.) et augmenter sa visibilité avant de lancer l’IPO.
Bon à savoir : certaines sociétés renoncent à se faire coter au dernier moment. Ce fut, par exemple, le cas du spécialiste du streaming musical Deezer à la fin 2015 ou de Solairedirect, un producteur d’énergie solaire qui faute de demande pour ses titres a dû avorter son projet, toujours en 2015.
Différents types d’IPO
Pour s’introduire sur le marché, une société peut recourir à différentes formes d’IPO. Ci-après, les principales.
L'offre à prix ferme (OPF)
- C’est une procédure courante pour les valeurs de petite taille. Avec cette procédure, le prix des titres est déterminé d’avance. Seuls les ordres correspondant à ce prix sont jugés recevables.
- Si l’introduction est un succès, une réduction proportionnelle des ordres peut être demandée. Les investisseurs sont alors servis en fonction du nombre d’actions demandées initialement (taux de service).
- Si le succès se confirme, une seconde OPF peut être lancée. Le prix des titres doit alors être rehaussé de 5 % (minimum).
L'offre à prix minimal (OPM)
Cette procédure consiste à mettre à la disposition du public une certaine quantité de titres à un prix donné. En dessous de ce tarif, les actions ne seront pas vendues. C’est donc l’investisseur qui évalue le prix auquel il est prêt à acheter l’action. Les ordres à cours limités sont les seuls acceptés, à condition qu'ils ne s’écartent pas trop du prix demandé.
L'offre à prix ouvert (OPO)
Cette procédure d'introduction consiste à proposer une fourchette de prix pour l’action proposée aux investisseurs. Le prix définitif est fixé à l’intérieur de cette fourchette en fonction des demandes de souscription et de la quantité de titres disponibles. Une fois que tous les ordres sont centralisés, seuls ceux égaux ou supérieurs au prix définitif seront servis.
Bon à savoir : il existe aussi une procédure de placement garanti réservée aux investisseurs institutionnels. Le prix des actions fixé doit être supérieur ou égal au prix de l'OPF.
Participation à une IPO
Pour acheter des actions lors d'une introduction en Bourse, les particuliers doivent disposer d’un compte-titres d’un PEA (Plan d’Épargne en Actions) ouvert auprès d'un intermédiaire financier (banque, broker en ligne, etc.). Fiscalement, on ne le répétera jamais assez, le PEA est préférable à tous points de vue.
Une fois le montant qu’il est prêt à consacrer à l’opération déposé sur son compte-titres, l'investisseur doit ensuite passer un ordre d’achat recevable dans le cadre de l’IPO.
À noter : participer à une IPO présente certains risques. En 2015, selon les chiffres de KPMG, la performance d’ensemble des cours boursiers des sociétés introduites en bourse s’est établie à + 10 % (de la date d’introduction au 31 décembre 2015). Mais :
- 13 émetteurs ont vu leur cours diminuer de plus de 10 % depuis leur IPO ;
- 8 émetteurs ont vu leur cours diminuer de 0 à - 10 % et 8 émetteurs l’ont vu augmenter de 0 à 10%.
- 12 émetteurs ont vu leur cours progresser de plus de 10 %.
Pour approfondir le sujet :
- Pour tout savoir sur le fonctionnement de la bourse et les marchés financiers, consultez notre article.
- Euronext, qu'est-ce que c'est ? La réponse sur notre page dédiée.
- Découvrez quels sont le rôle et les missions de l'Autorité des marchés financiers.