Le capital retournement est une variante du capital investissement désignant les fonds apportés à une entreprise en difficulté financière, le plus souvent par un fonds d’investissement spécialisé.
Grâce au capital retournement, un certain nombre d’entreprise ont pu éviter la liquidation en trouvant l’investissement dont elles avaient besoin pour traverser une passe difficile.
Le capital retournement n’est pas uniquement d’origine privée : Bpifrance, banque publique de financement et de développement des entreprises abonde notamment des fonds régionaux de retournement afin de soutenir les PME.
Principe du capital retournement
Le capital investissement (private equity) consiste à prendre des participations dans le capital de petites et moyennes entreprises, le plus souvent non cotées.
Cette prise de participation permet de financer leur démarrage, leur développement, leur vente et parfois leur redressement et leur survie.
Ce métier s’exerce à travers 4 métiers :
- le capital risque (venture capital) ;
- le capital développement ;
- le capital transmission - LBO ;
- le capital retournement.
Lorsqu’une société connaît une crise majeure, beaucoup d’acteurs traditionnels de son développement (banques, etc.) s’éloignent. C’est le moment où les fonds de capital retournement interviennent.
À noter : ce sont surtout les petites structures qui sont les plus sollicitées. Selon la Banque de France, les TPE et PME ont représenté plus de 75 % des entreprises soutenues en 2015.
Capital retournement : mécanique et principaux acteurs
Les sociétés de capital investissement prédominent dans l’activité du capital retournement. Leur principe est de fournir des capitaux aux sociétés en difficulté quand les autres sources de financement font défaut. Cet apport est utilisé pour financer le plan de redressement et apurer une partie des dettes.
En contrepartie de cette aide financière, le fonds acquiert généralement la majorité de l’entreprise. Il peut alors orienter sa stratégie et engager sa restructuration. S’ils font le bon pari, les investisseurs en capital retournement tireront un bénéfice de la restructuration de la société, par exemple en la revendant avec une forte plus-value.
C’est surtout durant les périodes de récession que les investissements en capital-retournement sont les plus fréquents puisque le nombre d’entreprises en difficulté augmente.
Bon à savoir : l’Europe et les États-Unis comptent environ 300 investisseurs en capital retournement soutenus par une clientèle institutionnelle.
Même si l’activité de capital retournement diffère selon les pays, en raison du manque d’homogénéité des réglementations, la plupart des fonds spécialisés ont un point commun : une taille financière relativement modeste (environ 200 millions d’euros), du fait de la petite taille des sociétés soutenues.
En France, l’État intervient notamment sur ce segment du capital investissement à travers le Fonds de Fonds de Retournement (FFR).
Doté d’environ 75 millions d’euros, le FFR est géré par Bpifrance Investissement. Ce fonds de capital retournement a notamment pour but d’aider les PME à trouver des financements en dette ou en fonds propres, quand elles butent contre des difficultés conjoncturelles (ou structurelles) à condition qu’elles présentent de véritables perspectives de rebond.
Bon à savoir : ces entreprises ne doivent pas faire l’objet d’une procédure collective de sauvegarde, redressement judiciaire et/ou liquidation judiciaire ou d’un plan de redressement judiciaire ou de cession.
En pratique, le FFR investit essentiellement dans des fonds d'envergure nationale (au moins 100 millions d’euros de capital) intervenant sur le segment du capital retournement et dont la stratégie d'investissement vise les entreprises sous performantes.
Le montant de ces investissements est généralement compris entre 5 M€ et 20 M€, en fonction de la taille et des caractéristiques du fonds.