Hurdle rate

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Réunion de travail Dmitriy Shironosov

Un hurdle rate (taux butoir) correspond au taux de rendement minimum qu’une entreprise attend avant se lancer dans un projet.

Ce vocable anglais vient de rate qui signifie taux et de hurdle qui veut dire haie ou obstacle.

En finance, le hurdle rate correspond au niveau de performance qu’un fonds d’investissement doit atteindre avant de servir un super bonus à ses gestionnaires.

Hurdle rate : un outil d’analyse financier

Le hurdle rate a 2 fonctions principales. D'une part, il fixe le taux de rendement minimal que des investisseurs attendent avant de financer un projet. D'une autre part, il permet de comparer différents projets d'investissement et leur rentabilité afin de pouvoir opter pour celui présentant le rendement le plus attractif.

Hurdle rate et intéressement

En gestion, le hurdle rate est généralement une limite (taux) à atteindre si l’on veut obtenir un surcroît de rémunération (au sens large).

Il est par exemple utilisé dans le cas d’un LBO (leveraged buy-out). Un LBO est une opération qui consiste à acheter une entreprise par effet de levier (leverage), c’est-à-dire en recourant à un fort endettement bancaire. Ses initiateurs espèrent que les charges financières liées aux dettes contractées pour financer le LBO seront payées grâce aux dividendes provenant de l’entreprise avalée. Dans un second temps, celle-ci sera revendue ou introduite en bourse, ce qui générera une importante plus-value.

Le plus souvent, l'intéressement des gestionnaires en charge du LBO est corrélé à la rentabilité de cette opération. Celle-ci est mesurée à partir d’un taux butoir qui fait référence au taux de retour escompté. Si ce seuil est dépassé, les gestionnaires touchent un pourcentage de plus-values important. S’il n’est pas franchi, ils ne perçoivent rien.

Gestion collective et hurdle rate

La plupart des fonds sont rémunérés en fonction des actifs sous gestion (management fees) Dans le cas des hedge funds, outre ses management fees, les gestionnaires sont gratifiés en fonction des performance fees, autrement dit en fonction de la performance obtenue.

Cette performance est mesurée par rapport à un hurdle rate. Il s’agit du niveau de rendement que le fonds doit battre pour facturer une commission de surperformance.

Ce hurdle rate peut être absolu.

Exemple : 8 % ; si le fonds réalise une performance de 15 %, les frais de performance concerneront les 7 % au-dessus du hurdle (15-8).

Ce hurdle rate peut également être relatif : dans ce cas, il peut s’agit d’un pourcentage (spread) qui s’ajoute à la performance d’un indice boursier (benchmark) à battre.

Exemple : un gestionnaire qui doit surperformer l’indice Nasdaq de 6 % obtiendra un bonus d’autant plus élevé que ce dépassement sera significatif. Par exemple, 20 % dans une première fourchette de spread, 25 % au-delà, etc.

La rémunération des gestionnaires peut aussi dépendre d’un seuil plafond (high-water mark). La performance n’est reconnue que si la valeur liquidative du fonds dépasse le plus haut niveau enregistré par le passé. Ce seuil plafond permet aux actionnaires ne pas verser de bonus si, malgré une performance époustouflante en année n, le fonds a perdu de l’argent en n -1.

Rappel : la valeur liquidative est obtenue en divisant le montant global du portefeuille de valeurs mobilières et des autres avoirs détenus par fonds par le nombre de parts ou d'actions en circulation.

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